Souvent on chante les louanges des miroirs vénitiens, et avec raison dirais-je, mais j'aimerais ici vous montrer la beauté d'autres miroirs, cette fois florentins...

A l'occasion d'une semaine dans la capitale Toscane, nous avons parcouru rues et musées en tous sens pour nous mettre le plus possible de rêves dans les yeux. Mais la ville ne serait pas si belle s'il n'y avait la présence de l'eau, de l'Arno ou une autre qu'importe, pour inviter monuments et palais à venir jouer en un délicat jeu de reflets.

Le ciel y est plus vivant, les contours en sont plus changeants, oscillant au gré du vent, qui les troublent et y dessinent des villas fantômatiques, où les rêves renaissants reprennent sûrement vie, ne serait-ce que quelques instants....

Le reflet d'une fontaine du Jardin de Boboli

Jeux de reflets des palais de Florence dans l'Arno sous le soleil

Du soleil à l'ombre, les reflets dans l'Arno sont changeants à chaque instant...

Au soleil couchant, les toits rêvent entre le ciel et l'Arno

Comment ne pas penser aux beaux masques lorsque l'on songe au Carnaval de Venise ?!...

De jour comme de nuit, sous les rayons du soleil comme à la lumière des réverbères, ils hantent la Sérénissime de leurs silhouettes fantomatiques, parfois inquiétantes, souvent déroutantes... Surchargés de couleurs, noyés d'étoffe, alourdis de colifichets, ils posent et composent au rythme de leurs gestes hors du temps, ralentis, embrumés de rêves et de paillettes.

Aller à Venise et vouloir capter leur âme, à défaut de capter leur être, invisible derrière le masque (homme, femme, jeune, vieux, beau, laid, pauvre, riche, dieu et diable seuls savent qui s'y cache !), signifie y dédier tout son temps, à les pister, les épier, les disputer à tous les autres chasseurs d'images comme autant de carnassiers avides de proies pour leurs objectifs affamés. C'est là le prix à payer... En ce qui nous concerne, nous n'avions finalement pas de temps pour cela, et c'est en courant entre un musée et une chapelle, entre une boutique et une ruelle, que j'ai réussi à subtiliser quelques malheureuses secondes pour capter au vol les quelques miettes d'images que voici...

Rêveries...

Le Carnavale de Venise 2011, il Carnevale di Venezia... Ah le beau rêve de tant d'années !... Et le voici maintenant réalisé. Mais ne pourrait-on alors pas croire que ce rêve à présent incarné cèderait humblement la place à quelque autre ? Eh bien non, il n'en est rien : ce rêve s'installe, ce rêve s'incruste comme la pierre précieuse que l'on insère dans un bijou. Brillant, châtoyant, comme les eaux de la lagune sous les lumières...

Venise... On y pose les pieds, et l'on n'a plus envie de les en ôter.

Et puis Venise, certes, mais la Venise du Carnavale, qu'en dire ? Le plaisir indicible de cheminer masqué, incognito dans la densité humaine, à l'abri des regards en étant voyeur impénitent : tout regarder sans être "vu". Le bonheur d'habiter nouvellement les habits d'un autre temps que l'on possède déjà, juste assez pour donner la folle envie d'y revenir avec des malles pleines à déborder...!

Peut-être parce qu'à Venise l'eau déborde, justement. Par en haut parfois, par en bas indéniablement, mais Venise sans ses eaux, que serait-elle ?...

Venise qu'à peine quittée on a envie d'aller retrouver.

Après quelques semaines de silence... me revoici pour vous confier de nouveau quelques photos, parmi la quantité de celles que j'ai prises durant ces jours d'absence...!

Une des raison de mon éloignement : quelques jours à Venise durant le Carnaval ! Un rêve d'enfance enfin réalisé, un rêve éveillé... Et comme vous pouvez l'imaginer, les jours que l'on passe dans la Sérénissime se passent hors du temps, entre le passé et le présent, et de ce fait bien loin des technologies de communication qui nous relient, vous et moi...

Mais je reviens le coeur plein des images glanées, des images rêvées, des images dévorées que la Sérénissime m'a livrée, et je m'en vais peu à peu vous les livrer à mon tour, au rythme de mes envies pensées...

Pour les premières photos, je choisirai donc le dernier jour de notre voyage, pour ce qu'il nous a laissé entrapercevoir Venise sous un visage bien particulier : la ville sous la neige...!
Certes, ce ne furent que quelques sensations fugaces, car la neige de février qui tombait sur la cité frileuse et venteuse ne trouvait rien où s'accrocher et fondait ausstôt touché le sol... Mais le Grand Canal s'animait de la danse (dense !) des flocons, et les quais et places étaient désertés par les rares promeneurs matinaux qui n'osaient s'attarder. Les perspectives en étaient changées, tantôt plus dégagées, tantôt plus troublées... Avant que la neige ne se change bien vite en grésil puis en pluie cinglante à cheminer le nez à terre pour lui échapper...

Une expérience trop furtive, qui donne envie d'y retourner y goûter.

Venezia, molo di Palazzo Ducale sotto la neve

Venezia, la Pizzeta San Marco deserta

Venezia, il Palazzo Franchetti sotto la neve

 Venezia, il Canal Grande sotto la neve

Après ces quelques pas dans les rues parisiennes, je vous emmène en voyage à Florence !

Florence et son coeur de ville historique, qui bat si fort au rythme de ses rues et ruelles comme autant de veines et de vaissseaux, dédale où se perdre de palais en boutiques, de façades en vitrines...
La nuit est tombée sur le Ponte Vecchio, et les lumières fantasient toutes choses, nous attirant en mille points lumineux tels un enchantement. Féérie de minuscules vetrine surchargées de magie, de piccolissimi negozi dignes d'être tenus par quelques fées ou lutins, marchands de glaces, marchands de masques, gantiers, bimbelotiers, fleuristerie, etc. Inventaire à la Prévert d'un décor nocturne qui nous entraine via via comme le lapin blanc au Pays des Merveilles...